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DES RAPPORTS


DE


LA FRANCE ET DE L’ANGLETERRE


À LA FIN DE 1847.




Pour ne pas prendre le lecteur en traître, celui qui écrit ces lignes commence par déclarer qu’il est dévoué à la cause de la paix, qu’il considère le maintien de la paix comme indispensable à la prospérité de la patrie, au développement des libertés publiques, au perfectionnement des institutions nationales, au rétablissement de l’influence qu’il nous appartient d’exercer, et dont nous ne pouvons être dépouillés sans que ce soit un malheur pour le monde. À ses yeux, au contraire, l’esprit guerrier en ce moment se confond avec l’esprit du mal et du retardement. Il croit que la paix avec l’Angleterre est éminemment désirable dans l’intérêt de l’une et de l’autre puissance, et qu’entre les deux états la perpétuité des bons rapports serait désormais facile ; car ce sont deux peuples dont le génie est divers, qui excellent dans des choses diverses, qui disposent de moyens d’action dissemblables, et entre eux un partage d’attributions dans la politique générale est très praticable pour le bien commun. S’ils sont divisés, c’est par des souvenirs et non par des intérêts présens. Dégagé de tout