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DE LA CRISE ACTUELLE
DE LA
PHILOSOPHIE HEGELIENNE.
II. L’Individu et sa propriété (Der Einzige und sein Eigenthum), par M. Max Stirner. — Leipzig, 1846.
« Qu’est-ce donc qui m’entraîne loin de ces belles vallées ? N’est-ce pas ici un sol classique ? N’est-ce pas ici que Napoléon a vaincu encore une fois la coalition des barbares ? Les philistins de ce pays ne sont-ils pas doux, humains, presque aimables ? Ne suis-je pas dans une contrée libre de l’influence prussienne, et la liberté de la presse n’est-elle pas inscrite dans ses lois ? C’est précisément tout cela qui me fait fuir… Oui, je fuis, pourquoi ne pas l’avouer ? Un joug insupportable pèse ici sur moi. J’en veux à cette magnifique nature, qui a porté une telle race ; je sens mon cœur se rétrécir à voir ces hommes (sont-ce des hommes ?)