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(Eure et Eure-et-Loir), de Vaublanc (Côtes-du-Nord), de Paimpont (Ille-et-Vilaine), de la basse-Indre ; et de Moisdon (Loire-Inférieure) ; elles pénètrent même, par la Basse-Loire, jusqu’aux forges d’Aron, au centre du département de la Mayenne. » La consommation de la houille étrangère, qui n’était en 1835, dans toute l’étendue de ce groupe, que de 15,912 quintaux métriques, s’est élevée, en 1844, à 140,388 quintaux Croit-on, pour cela, que la consommation du charbon de bois ait décru ? Elle s’est élevée, au contraire, de 440,700 quintaux métriques en 1835, à 511,588 en 1844. C’est que la possibilité de mêler avec avantage les deux combustibles, ou de les alterner, a augmenté simultanément l’emploi de l’un et de l’autre. Le résultat de ce concours a été un accroissement notable de la production, qui s’est élevée, dans le même espace de temps, pour la fonte, de 208,037 quint. métriques à 291,061, et, pour le fer forgé, de 83,967 à 137,768.

C’est surtout aux usines qui emploient la houille pour l’affinage qu’est dû l’accroissement très notable de la production du fer forgé. On doit se rappeler pourtant que le dégrèvement opéré sur les houilles, en 1836, a coïncidé avec un dégrèvement pareil sur les fers, ce qui prouve de nouveau que l’abaissement du prix des matières premières fait plus que compenser pour l’industrie la diminution de la protection dont elle jouit. On comprend toutefois que le droit actuel, qui est encore très élevé, continue à peser sur cette production et la déprime. « Ce mouvement progressif des forges du nord-ouest, disent encore les auteurs du Compte-rendu, a été retardé par les droits de 0 fr. 55 cent[1], imposés, sur cette région du littoral, aux houilles importées de la Grande-Bretagne. » Que ce droit sur les houilles étrangères disparaisse, et les usines du nord-ouest recevront une impulsion nouvelle, plus sensible encore que la première, parce qu’avec la taxe disparaîtront les embarras des exercices et les difficultés de la perception. En outre, à mesure que la consommation s’étendra, le fret baissera dans la même proportion, comme il baisse toujours lorsque les arrivages sont plus fréquens. Ce qui contribuerait, au reste, encore plus que tout cela, à donner aux usines du nord-ouest une vie nouvelle, ce serait la suppression pareille du droit sur le coke. Nul doute, en effet, que l’importation de cette matière, presque nulle aujourd’hui, se régulariserait bientôt, et, comme elle pèse moins que la houille, on obtiendrait encore des économies notables, tant sur le transport par mer que sur le transport par terre, depuis le rivage, jusqu’aux usines. Sous l’influence de ces mesures, si bienfaisantes et si justes, qui pourraient être utilement secondées par quelques chemins de fer ou quelques voies navigables de très peu d’étendue, il ne faudrait pas désespérer de voir ce groupe du

  1. La décime est compris dans ce chiffre.