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LES

Côtes  de  Provence.


Les côtes de Provence - I
Arles, l’Etang de Berre et le Port de Marseille.


Séparateur

Leur territoire est planté d’oliviers et riche en vignobles, mais pauvre en blé, à cause de son âpreté : aussi, plus confians en la mer qu’en la terre, ont-ils appliqué de préférence leurs facultés à la navigation.
(Strabon, I. IV)


On voit, dans l’état que Vauban rédigea lui-même en 1703 de ses services[1], qu’il avait six fois visité les côtes de Provence, en 1669, en 1679, en 1682, en 1687, en 1692, et la dernière en 1700. Ce fut dans ces divers voyages qu’il fit construire la nouvelle darse de Toulon, les fortifications de cette place, celles de Marseille, d’Antibes, et réparer les postes nombreux que le cardinal de Richelieu avait établis pour la défense de la côte, depuis le Var jusqu’au port de Bouc.

Si, dans un temps où cette contrée était loin d’avoir son importance actuelle, Vauban revenait cinq fois la parcourir et l’étudier, combien ne doit-elle pas fixer notre attention, aujourd’hui qu’elle est le siège principal de notre puissance maritime, et que les plus hautes questions militaires et commerciales qui agitent le monde semblent devoir se résoudre sur les eaux de la Méditerranée ! C’est vers cette mer que gravite

  1. Abrégé des services du maréchal de Vauban, fait par lui en 1703, publié par M. Augoyat, colonel du génie.