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MABILLON,

LES BÉNÉDICTINS FRANÇAIS ET LA COUR DE ROME

AU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE.

Correspondance inédite de Mabillon et de Montfaucon avec l’Italie, accompagnée de Notices, etc., par M. Valery. – Paris, 1846, trois volumes in-8°.

« Le culte vrai et désintéressé de la science s’est affaibli parmi nous. On veut du bruit et du profit, une prompte satisfaction d’amour-propre ou un avantage matériel. La charlatanerie vaniteuse et la spéculation avide tiennent aujourd’hui une grande place dans la littérature, même dans la littérature historique. La science se perdrait, l’esprit humain s’abaisserait honteusement, si une telle disposition devenait générale et dominante. Il faut aimer l’étude pour l’étude, la science pour la science ; à cette condition seulement, elle prospère et charme ceux qui s’y livrent. Tous les grands travaux sur notre histoire ont été exécutés sans aucune vue intéressée, presque sans aucun sentiment d’amour-propre, pour le seul plaisir de rechercher et de publier la vérité sur un objet chéri. » Ces paroles prononcées, il y a quelques années, par M. Guizot, dans une modeste réunion d’érudits de province, expliquent nettement et la faiblesse de tant d’œuvres contemporaines qu’un jour voit naître et mourir, et la grandeur durable de ces monumens de l’ancienne érudition française à l’égard desquels nous sommes injustes peut-être. Il semble en effet que chez nous l’étude du moyen-âge ne date que d’hier ; mais si les historiens contemporains dont nous sommes fiers ont