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zoologique le plus naturel est l’expression la plus générale de l’ordre géologique, et vice versa l’ordre de succession génétique est l’indication la plus sûre des vraies affinités naturelles[1]. »

Dans cet article et dans les précédens, nous avons essayé de faire comprendre que la zoologie telle qu’on l’entend de nos jours n’est pas, comme trop de personnes le croient encore, un simple recueil de petits faits de détail et de petites historiettes. Nous avons voulu montrer comment elle aborde les questions les plus hautes de la philosophie naturelle, bien sûr de lui concilier ainsi la sympathie de ces esprits d’élite qui savent aimer la science en dehors de toute préoccupation d’utilité matérielle, qui estiment la démonstration d’une grande vérité purement scientifique à l’égal de l’invention d’un nouvel engrenage ou d’un nouveau procédé de teinture. En rappelant quelques-uns des principaux problèmes dont les zoologistes cherchent aujourd’hui la solution, nous avons exposé les doctrines de cette école physiologique à laquelle nous sommes fier d’appartenir. Pour arriver à la solution de ces problèmes, nous avons interrogé tour à tour l’anatomie des animaux adultes, les phénomènes embryogéniques, les faits géologiques : partout la réponse a été la même. Le passé et le présent de notre globe se sont accordés pour sanctionner les idées fondamentales que nous croyons devoir conduire à la vérité, pour justifier les hommes qui, pleins de confiance en ces principes, les prennent comme guides dans leurs travaux, et voient en eux le germe des progrès à venir.


A. DE QUATREFAGES.

  1. Résumé d’un travail d’ensemble sur l’organisation, la classification et le développement progressif des échinodermes dans la série des terrains. (Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, 1846.)