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CORRESPONDANCE DIPLOMATIQUE


DE


SIR ROBERT ADAIR.




Historical Memoir of a Mission to the Court o f Vienna in 1806, by the right honorable sir Robert Adair, with a selection from his dispatches. — London.




Les mémoires historiques abondent en Angleterre, surtout depuis quelque temps ; mais, sauf de très rares exceptions, il ne faut pas y chercher l’équivalent de ce qui forme, sous ce nom, une des branches les plus riches comme les plus originales de notre littérature. Les mémoires anglais n’ont rien de commun avec ces autobiographies vives, animées, pittoresques, toutes pleines des sentimens personnels de l’écrivain, et qui puisent dans cette personnalité même leur plus puissant intérêt : ce sont presque toujours des compositions graves, sérieuses, un peu sèches, dans lesquelles des hommes d’état, des chefs de parti, après avoir quitté les affaires, recueillent les souvenirs de leur carrière politique moins pour faire valoir leurs services ou pour justifier leur propre conduite que pour présenter l’apologie du parti auquel ils ont appartenu, ou soutenir encore sous une autre forme les principes qu’ils ont défendus pendant qu’ils exerçaient le pouvoir. Quelquefois ces mémoires se composent simplement de correspondances officielles ou privées, publiées soit par l’homme d’état lui-même, soit plus habituellement par ses héritiers, et liées ensemble par de courtes explications ou par de simples notes ; quelquefois aussi c’est un journal écrit à mesure que les événemens s’accomplissent, arrangé plus tard ou même laissé dans sa forme imparfaite et sommaire par les éditeurs posthumes. Il n’est