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LA


BELGIQUE EN 1846.




SITUATION POLITIQUE. — SITUATION COMMERCIALE.




La Belgique fait chaque jour un pas de plus dans cette voie d’anomalies politiques où déjà nous l’avons suivie[1]. Un coup d’état ou l’équivalent, issu, contradiction étrange, d’un respect exagéré des garanties constitutionnelles ; l’initiative royale engagée, compromise par le fait même de son abstention ; un parti qui doit à son discrédit seul, à l’excès de son impopularité, l’honneur d’occuper sans partage le pouvoir, telle est la bizarre énigme qu’a posée, il y a quelques mois, l’avènement du ministère de Theux. Cette série de complications imprévues ne se limite pas à la question intérieure : la question extérieure en présente d’autres qui, pour remonter à une date plus ancienne, ne se rattachent pas moins aux premières, dont elles menacent d’entraver le dénouement. Les principes de liberté commerciale découlant naturellement et sans effort d’un système d’isolement douanier, appliqués en détail par ce même parti catholique qui les repoussait dans leur ensemble ; l’union douanière avec la France se transformant en conséquence théorique de deux traités qui semblaient river la Belgique au

  1. Voyez la Revue du 1er  octobre 1845.