Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 16.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

RESSOURCES AGRICOLES


DE L'ALGERIE.




I. Colonisation et agriculture de l’Algérie, par M. Moll[1]
II. Documens divers.




Toute entreprise de colonisation n’est au fond qu’une affaire de commerce. Des considérations de politique abstraite, la noble pensée d’élargir le champ de la civilisation, peuvent séduire un peuple enthousiaste et chevaleresque ; mais il en faut venir tôt ou tard à consulter les chiffres, et la glorieuse croisade ne tarde pas à être abandonnée, du jour où elle ne laisse plus entrevoir que des sacrifices sans compensation. Cette vérité a été trop souvent méconnue dans les débats engagés au sujet de l’Algérie. Nombre de systèmes ont été produits à la tribune ou par le moyen de la presse : chaque théoricien s’est donné le plaisir de grouper les populations, de distribuer le sol, de bâtir des villages, de réglementer le travail ; mais ; comme presque toujours, on a négligé d’asseoir ces vagues projets sur la base ordinaire des opérations commerciales. Comme aucune tentative n’a été faite, du moins aux yeux du public, pour établir rigoureusement le devis des avances et des bénéfices probables, l’opinion est restée froide et muette, ne pouvant se prononcer entre ces systèmes qui ne s’accordaient que pour demander à la métropole des sacrifices, sans en montrer clairement les résultats.

  1. Deux volumes in-8o, à la librairie agricole, rue Jacob, 26.