semblables dispositions, la durée de cette même convention serait augmentée de quinze années à compter du jour où la traite aurait été abolie.
Ce traité, le fruit de tant d’efforts et de si longues négociations, n’atteignait que fort incomplètement le but que se proposait l’Angleterre, car il permettait le commerce des esclaves sur une vaste étendue des côtes d’Afrique, et laissait à l’abri de toute poursuite les négriers portugais, en quelque lieu qu’ils se trouvassent au nord de l’équateur, pourvu que les esclaves qu’ils avaient à bord provinssent d’un point quelconque de l’Afrique au sud de cette même ligne. En outre, les moyens de répression, quelque sévères qu’ils fussent, demeuraient encore bien insuffisans. Il ne fallut pas une longue expérience pour montrer les vices de cette convention. Les gouverneurs des colonies portugaises ne se faisaient aucun scrupule d’en violer les stipulations par tous les moyens en leur pouvoir, ou plutôt ils affectaient de n’en tenir aucun compte. Ainsi ils autorisaient la présence à bord des négriers d’un plus grand nombre d’esclaves qu’il ne leur était légalement permis d’en avoir aux termes du décret du 25 novembre 1815 et de la convention du 28 juillet 1817. Ils laissaient fréter des bâtimens pour la traite au nord de l’équateur. Ils toléraient que ces mêmes navires touchassent en d’autres points que ceux marqués sur leurs passeports. Bien plus, le gouvernement portugais enjoignit aux membres des commissions mixtes d’allouer des indemnités aux bâtimens saisis, lors même qu’ils l’auraient été justement, toutes les fois que des irrégularités de forme se seraient glissées dans l’acte de saisie. C’était plus qu’il n’en fallait pour fournir des sujets de plaintes à l’Angleterre ; mais vainement ses ministres accablaient-ils la cour de Lisbonne de remontrances : leurs observations demeuraient comme non avenues, et la traite prenait de jour en jour un plus large développement sous le pavillon portugais. Lassé du peu de succès de ses représentations, le gouvernement anglais se résolut enfin à recourir à des mesures plus énergiques. M. Canning chargea le ministre britannique à Lisbonne d’exprimer à cette cour « le sentiment de dégoût et d’indignation que faisait naître de plus en plus en Angleterre la vue des dispositions dans lesquelles le Portugal paraissait être, non-seulement d’encourager la traite là où elle ne devait être l’objet d’aucune protection, mais encore de tolérer ces infractions des traités destinés à diminuer ou à circonscrire cet abominable trafic. » Cette démonstration étant encore restée sans effet, le gouvernement anglais résolut d’obvier par lui-même aux vices de la situation. La cour de Lisbonne fut officiellement avertie que, les transports d’esclaves pour toutes les colonies autres que celles du Portugal ayant été, par la convention de 1817, exceptés de la protection du pavillon portugais, le gouvernement britannique était décidé à exercer le droit que