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humbles manifestations, les problèmes de la civilisation comme l’existence du dernier infusoire, à tout le passé de notre planète et aux lois de la formation des mondes !

On n’analyse pas un livre comme Cosmos, qui est lui-même un résumé des plus succincts d’une masse énorme de faits et de résultats scientifiques. Pour en donner une idée, nous avons dû plutôt choisir et développer quelques-uns des points les plus propres à faire ressortir la donnée générale. Si nous avons réussi, nos lecteurs doivent maintenant comprendre toute l’immensité du champ embrassé par M. de Humboldt. C’est l’univers, c’est la création entière que nous venons de parcourir sur ses traces. Comme naturaliste, nous avons cru pouvoir exprimer quelques regrets en voyant encore une fois la nature vivante moins bien traitée que la nature morte ; mais personne plus que nous n’admire ce qu’il y a de merveilleux à avoir su réunir et condenser la science nécessaire pour fournir une telle carrière. Aussi ne saurions-nous trop engager tout homme sérieux, qu’il soit savant de profession ou seulement ami du savoir, à lire ce livre, qui, sous une forme pittoresque, offre la solution des plus difficiles problèmes de la cosmologie, dont l’auteur n’est arrivé aux vues d’ensemble qu’en passant par les détails, et où les idées paraissent d’autant plus grandes qu’elles marchent toujours appuyées sur les faits.

A. de Quatrefages.