Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/651

Cette page a été validée par deux contributeurs.


POLITIQUE COLONIALE


DE L’ANGLETERRE.




EXPÉDITION DE BORNÉO.[1]


Séparateur



La Grande-Bretagne, disait récemment un recueil périodique anglais, vient d’obtenir un pied-à-terre sur l’une des plus vastes et des plus belles îles du monde ; il faut espérer qu’elle n’en sortira plus. Le pied-à-terre paraît, en effet, valoir la peine qu’on s’y établisse et qu’on y demeure. Il s’agit d’un point intermédiaire entre Singapore et Hong-Kong, d’un port de refuge sur cette périlleuse mer de Chine, traversée tous les ans par un commerce évalué à plus de quinze millions sterling, et où les vaisseaux, désemparés par les typhons, regrettent si souvent de ne pas rencontrer un abri. La petite île de Laboan, que le sultan de Bornéo a cédée à l’Angleterre, possède une baie suffisamment profonde et sûre, à laquelle on a donné le nom de baie Victoria. Durant la plus rude des deux moussons, celle du nord-est, les bâtimens à voile et à vapeur sont obligés de passer près de Laboan pour se rendre directement de l’Inde à la Chine. Comme position commerciale, elle donne

  1. The Expedition to Borneo of H. M. S. Dido for the suppression of piracy, with extracts from the journal of James Brooke, etc. ; by captain the hon. Henry Keppel ; 2 vol. in-8o, London, 1846, Chapman and Hall, 186 Strand.