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DE


LA COMEDIE POLITIQUE


EN ALLEMAGNE.




Die poiitische Wochenstube (Les Couches politiques),
par M. Prutz. — Zurich, 1845.




Depuis que la poésie allemande a abandonné les voies souveraines de l’art pour s’engager au service des intérêts quotidiens, elle a essayé çà et là, bien que trop rarement, de se rattacher à des traditions nationales. Le XVIe siècle est naturellement, dans les jours de lutte, l’arsenal obligé de la polémique. Publicistes, poètes, controversistes de toute sorte, pamphlétaires politiques ou religieux, tous peuvent trouver là des modèles, ou, si c’est trop dire, des encouragemens. Cette féconde et tumultueuse époque restera long-temps encore la véritable patrie des novateurs. Les écrivains du XVIe siècle ont été étudiés dans ces dernières années par quelques-uns des nouveaux tribuns avec un empressement juvénile. Ulric de Hutten a reparu tout à coup dans les vers irrités de M. Herwegh, fier, sauvage, et sa lance à la main, comme dans le tableau d’Albert Dürer. Il n’était pas difficile de rencontrer chez le chevalier Ulric de belliqueux refrains, des cris de bataille, des