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REVUE DES DEUX MONDES.

— L’Académie des Sciences a tenu, il y a quelques jours, sa séance publique : un rapport de M. Arago sur les prix décernés et un morceau statistique de M. Charles Dupin ont occupé, sans beaucoup d’intérêt, la première partie de la séance. Il n’en a pas été ainsi de l’excellent éloge du botaniste Dupetit-Thouars, lu par celui des secrétaires perpétuels de l’Académie des Sciences qui a recueilli à l’Académie française la difficile succession des Condorcet et des, Fourier. M. Flourens ne vise pas à l’ingénieuse et subtile finesse de Fontenelle, il ne cherche pas à rappeler l’éloquence chaleureuse et un peu déclamatoire de Condorcet, mais il a une manière à lui, sobre, précise, élégante, et qui le distingue d’une façon très remarquable de ses illustres prédécesseurs. Ces mérites se retrouvent tous, on le devine, dans la notice sur Dupetit-Thouars récemment communiquée à l’Académie. M. Flourens tient évidemment à prouver qu’en lui donnant le fauteuil de M. Michaud les quarante n’ont nullement égaré leur choix : il y réussit de plus en plus. Les qualités de concision, de netteté et de goût qu’on avait déjà notées dans quelques-uns de ses précéderas écrits, se retrouvent de plus en plus marquées dans les ouvrages, pleins de sens et de vues, que M. Flourens a récemment consacrés à Buffon, à Cuvier, à la phrénologie. L’éloge du botaniste Dupetit-Thouars n’est pas indigne de figurer dans cette galerie.


— Le quatrième volume de l'Histoire politique, religieuse et littéraire du midi de la France, par M. Mary Lafon, vient de paraître. L’ouvrage est aujourd’hui complet. Ce livre, résultat de longs et persévérans travaux, a reçu des encouragemens de l’Institut, et il mérite un examen particulier que nous tâcherons de lui consacrer.



V. de Mars.