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pour tout cet hiver ; et qui sait aujourd’hui ce qu’il sera et où il sera dans six mois, sans compter la comète, qui, dit-on, va réduire notre petit globe en cendres ? En attendant qu’elle nous réunisse, cher Fauriel, songez que nous sommes séparés, que je vous aime, et que vous me ferez un vif plaisir de m’écrire. Voici mon adresse :


A M. B. Constant de Rebecque ; chez M. le comte de Hardenberg, grand-veneur de la Couronne, etc.

Au Hardenberq,

Près Göttingue.

Westphalie.

« Adieu. »


Nous aurions bien, si nous le voulions, à ajouter quelques petites choses encore ; il serait facile, à l’aide du carnet dont on a parlé, de contrôler, sans trop de désavantage, quelques-unes des pièces les plus triomphantes dont s’est armé M. de Loménie, ou du moins les inductions morales dont elles lui ont fourni le thème ; mais qui oserait le poursuivre de ce côté gracieux ? qui oserait discuter de près ou de loin ce qui touche aux roses immortelles ? C’est assez de nous être mis avec lui sur la défensive ; l’estime même qu’on fait de son opinion nous y obligeait. En finissant d’ailleurs, il n’est pas tellement éloigné, ce semble, des conclusions qui ressortent de nos propres récits. Était-ce donc la peine, en débutant, de venir intenter un procès en forme contre un travail par lequel, M. Gaullieur certainement, et moi peut-être après lui (puisqu’on veut m’y mêler), nous pouvions croire avoir bien mérité de l’histoire littéraire contemporaine et des futurs biographes de Benjamin Constant en particulier ?


SAINTE-BEUVE.