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la commission, composée de neuf membres, a dû tenir cinquante-deux séances, indépendamment du temps consacré par chacun de ses membres à lire en particulier les travaux dont l’examen lui était confié.

Le nombre des communications scientifiques reçues par l’Académie dans les seize séances ordinaires s’est élevé à 420. Dans ce total, les lectures faites par divers membres de l’Académie figurent pour 72, les mémoires venus du dehors pour 348. On voit qu’en moyenne il s’est fait à l’Académie, à chaque séance, environ 26 communications, sur lesquelles 5 appartiennent à ses membres, et 21 à des personnes étrangères.

En comparant le nombre des rapports lus à l’Académie avec le nombre des mémoires qui lui sont envoyés, on trouve une disproportion qui paraît énorme au premier coup d’œil. En effet, dans les quatre mois qu’embrassent nos calculs, il n’a été fait que 21 rapports, et en supposant une production à peu près égale pendant toute l’année, on trouverait donc seulement 1 rapport pour 19 mémoires environ ; mais ici nous devons tenir compte du surcroît d’activité qui se manifeste toujours en hiver dans la correspondance. Nous devons observer, d’ailleurs, que bien souvent les auteurs, en s’adressant à l’Académie, cherchent seulement à prendre date pour les principaux résultats de leur travail en insérant un court résumé dans les comptes rendus. Il arrive souvent aussi qu’on renvoie à une seule et même commission des communications nombreuses relatives à quelque point de science ou d’industrie qui préoccupe vivement les esprits, et que des années peuvent devenir nécessaires avant qu’il y ait possibilité de prononcer un jugement dont la publication prématurée pourrait avoir de graves conséquences. Comment exiger, par exemple, que la commission des chemins de fer présente immédiatement un rapport motivé sur les innombrables mémoires que lui adressent à chaque séance les ingénieurs de tout pays ? Enfin, nous devons ajouter que les travaux destinés à concourir pour les prix sont examinés seulement en commission, et que les rapports dont ils sont l’objet ne figurent pas dans les calculs placés sous les yeux de nos lecteurs.

Quoi qu’il en soit, le nombre des rapports pourrait, devrait même être plus considérable ; il suffirait peut-être, pour que ce résultat désirable frit atteint, de modifier en quelque chose la forme généralement adoptée à cet égard. Sans doute, lorsqu’il s’agit d’apprécier un ensemble de travaux, de prononcer sur une question importante dont la solution a exigé de très nombreuses recherches, soit de la part des auteurs, soit de la part des commissaires eux-mêmes, un exposé détaillé, une sorte de contre-mémoire peut devenir nécessaire ; mais lorsque les commissions n’ont à prononcer que sur quelque point circonscrit, lorsqu’il s’agit de ces travaux dont le rapporteur seul prend d’ordinaire connaissance, il serait facile de préciser en quelques phrases l’état de la science sur le sujet traité, la nature et la valeur du mémoire. Ainsi entendus, les rapports deviendraient plus faciles, par conséquent plus nombreux, et tout le monde y gagnerait : les rapporteurs, qui n’enlèveraient à leurs occupations qu’un temps très limité ; les auteurs, dont le zèle serait plus souvent