Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 10.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE


LA POESIE LYRIQUE


EN ALLEMAGNE




FREDERIC RÜCKERT.




On nous a reproché, au sujet de ces études, de nous enfermer trop exclusivement dans le passé, et de négliger, au point de vue d’une critique rétrospective, tout ce que la littérature contemporaine offrait en Allemagne de vivace et de généreux à l’observation des étrangers. Nous répondrons en deux mots à ce reproche. Et d’abord nous doutions que, pour apprécier un mouvement, quel qu’il soit, il fût indispensable d’en rayer d’un trait de plume les origines naturelles ; puis nous avouerons ingénument que nous ne pensions point être si retardataire en nous occupant, à propos de poésie lyrique, d’Uhland, de Kerner, et de tant d’autres dont la plupart vivent encore. Cependant il paraît que nous avions compté sans l’esprit de l’époque. Il s’agit bien du passé en vérité ! parlez-nous du présent, parlez-nous surtout de l’avenir : à quoi nous répliquerions volontiers que nous n’aimons guère les prophéties, et qu’en toute chose la marche régulière