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récemment ouvertes, se sont donné pour mission de placer les domestiques et les femmes à gage, en les affranchissant, autant que possible, de l’impôt qu’elles payaient aux bureaux de placement. La charité s’attache avec une tendresse vigilante à ceux qu’une première faute semble avoir placés sous le poids de la fatalité. L’Ouvroir-Gérando reçoit par an 60 filles qui se trouvent sans ressources au sortir des hôpitaux où la débauche les a conduites. 400 jeunes garçons, 260 jeunes filles déjà flétris par la justice, ont pu obtenir de l’occupation sous la garantie des sociétés de patronage. Il suffit à un ouvrier d’avoir figuré sur les bancs d’un tribunal-, pour trouver difficilement des moyens d’existence, même après un acquittement. 404 prévenus acquittés ont été recueillis charitablement, jusqu’au jour où il a été possible de leur rouvrir la porte des ateliers. Tant de bonnes actions ont pu être accomplies en 1843, avec une somme qui, suivant notre calcul, s’est à peine élevée à un million : c’est que la charité volontaire, qui se multiplie, qui décuple par le sacrifice de son temps le sacrifice d’argent qu’elle s’impose, fait à peu de frais ce qui coûte fort cher à l’administration. Le conseil municipal a donc raison d’encourager par des subventions les sociétés vouées aux bonnes œuvres : le million qu’elles donnent volontairement est un utile supplément au budget parisien.

Les dépenses de l’instruction populaire, qui comprennent les salles d’asile, les écoles primaires, et les classes d’adultes, ont été décuplées depuis 1830 : le dernier vote affecté à cet objet est de 969,181 fr. On a remarqué en 1843 une diminution dans le nombre des élèves, qu’il n’est pas facile d’expliquer : 36,880 enfans ou adultes ont paru sur les bancs, ce qui porte la dépense à 25 francs par tête environ. La commune contribue encore à l’instruction secondaire par une somme de 130,000 francs employée en paiement de 160 bourses entières ou partielles, fondées dans divers collèges. On ne peut s’empêcher de remarquer, à cette occasion, qu’avant 1789 l’enseignement était gratuit dans tous les collèges de Paris, et que 1,046 élèves-boursiers étaient exemptés de tous les frais d’éducation.

Chaque commune est tenue de posséder un nombre d’églises en rapport avec les besoins du culte, et de fournir des presbytères aux curés. En exécution de ce règlement, la ville est obligée de prendre à loyer cinq églises qui ne lui appartiennent pas et de donner à plusieurs curés ou pasteurs des indemnités de logement : dépense, 90,000 fr. — Les frais d’inhumation à rembourser à l’administration des pompes funèbres, la police et l’entretien des cimetières,