Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 10.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DU MOUVEMENT


DES


RACES HUMAINES




COURS DE M. SERRES




Il se passe en ce moment sous nos yeux un grand fait, qui, à demi voilé encore dans les ténèbres de son origine, échappe à notre attention ; ce fait est celui du mouvement des races les unes vers les autres. Jusqu’ici les divers groupes du genre humain vivaient isolés : les gouvernemens et les institutions contribuaient à fomenter entre les peuples des divisions infinies. La nature, de son côté, avait pourvu à la conservation des caractères qui distinguent les races en les séparant par des mers, des montagnes, des fleuves, des distances, autant de limites qui suffisaient à les contenir. Cet isolement a été nécessaire. Il importait que les différentes fractions du genre humain ne confondissent pas les traits et les nuances qui les constituent, avant que le développement se fût conformé chez chacune d’elles au type idéal qui lui est propre. Cette condition a été remplie. Aujourd’hui une tendance contraire se manifeste : les races se recherchent ; ni les institutions