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taine l’existence des voûtes à Ninive, et croire que ce genre de construction avait été appliqué notamment aux palais découverts par M. Botta. Les archéologues d’une opinion contraire à celle qui admet que les voûtes aient été connues des peuples contemporains des Ninivites, pourront ne pas se trouver convaincus encore par mes recherches, et par les inductions auxquelles elles m’ont conduit, quant à Ninive ; mais ils ne pourront me dire que les voûtes étaient inusitées dans les autres contrées, si je leur fais observer que sur tous les bas-reliefs de Khorsabad représentant des assauts de villes, il n’y a pas une forteresse qui n’ait des portes voûtées, et même en plein cintre. Or, si les portes étaient ainsi construites, il n’y a aucune raison pour rejeter la possibilité de couvertures entières dans le même système. Donc, les voûtes étaient connues des peuples qui remontent au viie siècle avant Jésus-Christ au moins. Le dessin très clair et très précis des voûtes sur les bas-reliefs me paraît être une raison concluante et une grande présomption en faveur de l’opinion que j’ai exprimée relativement à la couverture des édifices de Khorsabad. Néanmoins, comme je ne veux rien avancer d’une manière positive, ni donner pour preuves ce qui n’est, à vrai dire, qu’inductions déduites de remarques plus ou moins subtiles et délicates, je livre mes observations à la science plus éclairée et au raisonnement peut-être plus juste de ceux qui voudront bien prêter à cette dissertation une attention sérieuse.

Eug. Flandin.