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Sur tous ces points, le système monétaire français est incontestablement supérieur au système anglais, et même à celui d’aucun autre peuple de l’Europe : c’est le seul, en effet, qui soit en cela vraiment logique et régulier ; mais, à d’autres égards on y trouve des imperfections notables. La plus grande de toutes, c’est le rapport établi entre les divers métaux qui concourent à alimenter la circulation.

Plusieurs métaux ont tour à tour, et quelquefois en même temps, fait l’office de monnaie. Dans l’enfance des peuples, on se servait généralement de fer ou de cuivre ; On sait qu’une loi de Lycurgue avait consacré à Lacédémone l’usage exclusif de la monnaie de fer. Cette loi qu’un grand nombre de publicistes ont exaltée comme un témoignage des vues profondes de ce législateur, et qui n’était probablement que l’expression toute naturelle des besoins du temps, devait être et fut en effet méconnue plus tard, en dépit de toute la sévérité des mœurs lacédémoniennes, quand les besoins eurent changé. La monnaie de cuivre a été long-temps dominante à Rome. Il en a été de même dans tous les pays, durant ces siècles de pauvreté et de barbarie, où l’or et l’argent étaient trop rares pour être d’un usage courant. Aujourd’hui le fer et le cuivre sont abandonnés partout : du moins ils ont perdu le caractère essentiel de monnaie, et ne circulent