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les ressources de l’activité et de la science que les producteurs de fer ont amélioré une situation si difficile, en succombant parfois dans le combat. L’état maintenait la protection contre le fer étranger ; mais par la mise à prix des coupes de bois, il ajoutait chaque année quelque chose au prix de revient du fer national. Chaque jour aussi la concurrence intérieure, la nécessité et le niveau atteint des droits protecteurs déterminaient une baisse du prix vénal au détriment du fabricant.

L’abaissement du prix du fer, qui se poursuivra plus vivement encore du moment où le gouvernement consultera le véritable intérêt du pays et non pas seulement le besoin de ses ressources journalières, a déjà produit une partie des heureux effets que l’on devait en attendre. La France s’agite en remarquant les pas rapides que toutes les nations font dans la voie de l’industrie et du travail. Les hommes capables se trouvent excités par l’impulsion publique, et malgré les insuccès de quelques-uns, les autres n’abandonnent pas la carrière. Dans le nombre, nous mettons donc au premier rang les mécaniciens, en leur tenant compte des entraves qui les arrêtent. Nous savons bien qu’une exposition publique ne saurait guère avoir lieu dans un pays voisin, car tout le pays est à la fois une exposition, et chaque comté, chaque bourg de l’Angleterre durait ses merveilles d’art et de mécanique à produire ; mais nous avons déjà comme garant de l’habileté de nos constructeurs de machines la demande de l’étranger qui en a tiré de France en 1837 pour environ 1 million 800 mille francs, en 1842 pour près de 4 millions 600 mille francs, et en 1843 pour près de 5 millions 400 mille francs. L’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Russie, l’Allemagne, presque tous les pays voisins, ont concouru à cette demande. Notre exportation en autres ouvrages dont les métaux sont la base, en fer, fonte, cuivre, etc., s’est élevée à 7 millions 458 mille fr. en 1842, et à 8 millions 725 mille fr. en 1843. Ces sommes sont encore faibles ; nous les citons parce qu’elles indiquent la voie où nous entrons.

En possession de machines à planer, tourner, tarauder, étirer, découper de toutes manières la fonte, le fer et la tôle, nous ne craindrons plus de manquer des outils de la production. Toutes les machines qui ont été exposées étaient exécutées avec la netteté et la précision que réclameraient les instrumens les plus précieux destinés aux sciences mathématiques, condition indispensable aujourd’hui que le principe de la vie et du mouvement de ces forces puissantes est généralement puisé dans la vapeur, cette grande auxiliaire de l’homme