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DE


LA LITTÉRATURE POLITIQUE


EN ALLEMAGNE.




LA POESIE ET LES POETES DEMOCRATIQUES.[1]




I. — Unpolitische Lieder (CHANSONS NON POLITIQUES), par M. Hoffmann de Fallersleben ; Hambourg, 1841.
II. — Lieder eines kosmopolitischen Nachtwächters (CHANSONS D’UN VEILLEUR DE NUIT COSMOPOLITE), par M. Dingelstedt ; Hambourg, 1842.
II. — Gedichte von Prutz (POESIES DE M. PRUTZ) ; Zurich, 1842.
IV. — Gedichte eines Lebendigen (POESIES D’UN VIVANT), par M. G. Herwegh ; Zurich, 1842.
V. — Nibelungen im Frack (LE NIBELUNGEN EN FRAC), par M. Anastasius Grün ; Leipsig, 1843.


Il y a dans le Faust de Goethe un passage assez irrévérencieux pour la poésie politique. De joyeux compagnons sont attablés à Leipsig, dans la cave d’Auerbach ; ils vident bruyamment leurs verres, et comme l’un d’eux, maître Frosch, entonne la chanson du Saint-Empire romain : « Une vilaine chanson ! dit l’autre ; pfui ! une chanson politique ! une pitoyable chanson ! » Est-ce là l’opinion sérieuse de l’auteur ? Ne faut-il pas y voir plutôt un persifflage ironique, et ce maître

  1. Voyez la livraison du 15 mars 1844.