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LA MER ROUGE


ET


LE GOLFE PERSIQUE




SITUATION DES AGENS ANGLAIS ET FRANÇAIS.




Lorsque l’Europe, long-temps tourmentée par les orages qui lui venaient du côté de la France, retrouva assez de calme pour arrêter ses regards sur l’Orient, elle aperçut dans l’empire ottoman les symptômes d’une décadence prochaine. Le colosse asiatique, après avoir grandi d’une manière formidable à la faveur des dissensions que les suites des croisades, les guerres d’Italie, et surtout la réforme, suscitèrent parmi les nations chrétiennes, semblait s’affaisser sous son propre poids ; pareille à ces mosquées dont la coupole est dorée et qui croulent par la base, la puissance turque ne conservait plus qu’un vain prestige trop faible pour cacher ses misères réelles. Un ambassadeur de la république française avait refusé de se soumettre à un cérémonial honteux, et prouvé aux Osmanlis qu’ils n’étaient que des barbares désormais impuissans. L’expédition d’Egypte avait fait voir qu’on pouvait attaquer la Turquie, la frapper au cœur, sans qu’elle fût en état