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DE L’ÉTAT DES FORCES NAVALES DE LA FRANCE.

pas des dépenses aussi considérables pour l’entretien et le renouvellement du matériel. Il est à remarquer, d’ailleurs, que l’on diminuerait notablement la dépense résultant de l’usure des chaudières, si l’on généralisait à bord de la flotte à vapeur l’emploi des chaudières en cuivre. Outre que ces chaudières n’exigent presque pas de réparations, elles durent au moins trois fois plus que celles en tôle, et quand elles sont arrivées au terme de leur durée, les matériaux provenant de leur démolition ont conservé presque toute leur valeur.

Au reste, sur ce point, nous ne réclamons que l’égalité ; mais si l’on ne croit pas devoir nous l’accorder, si l’on nous prouve que nous nous sommes trompés, nos calculs n’auront pas moins servi à démontrer notre proposition, à savoir : que, dans une marine militaire, les services des bâtimens à vapeur, comparés à ceux des bâtimens à voiles, sont moins coûteux qu’on ne pense.

Si l’on avait prétendu à autre chose, si l’on avait voulu rechercher laquelle des deux marines, prise dans son ensemble, coûtait le plus à l’état, il aurait fallu tenir compte des dépenses de premier établissement, calculer la valeur première des deux matériels. Or, on n’ignore pas que, pour le matériel à vapeur, cette dépense première est plus considérable que pour le matériel à voiles. Mais qu’en doit-il résulter ? Qu’en temps ordinaire la France mettra quinze ans, au lieu de dix, à mettre sa flotte à vapeur sur le pied qui lui convient : voilà tout.

Tel n’est pas le but qu’on s’est proposé ; on a seulement voulu combattre des idées fausses ou exagérées, d’autant plus dangereuses qu’elles auraient naturellement pour auxiliaires les vues économiques des chambres.


ANNEXE C.
EXPLICATION DU TABLEAU no  3.
On a calculé, d’après les données fournies par le budget de 1845, la dépense d’entretien en solde et vivres des navires à voiles armés, et des navires à voiles et à vapeur en commission, et l’on a trouvé qu’elle était de 
18,553,616 fr.
On a calculé ensuite, d’après les mêmes données, la dépense d’entretien en solde et vivres des navires à vapeur armés ; on y a joint les 1,800,000 francs portés au même budget pour frais de combustible, et l’on a trouvé que la dépense des navires à vapeur était de 
5,517,004fr.
Total pour l’entretien des bâtimens portés au budget 
24,070,620 fr.

On a cherché alors quelle serait, toujours dans les mêmes conditions, la dépense d’une flotte composée d’après les idées émises dans la note précédente, et dont voici le résumé :