Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LE SALON.

III.
TABLEAUX D’HISTOIRE.[1]

La signification du mot histoire, en peinture, est très large ; elle était originairement plus restreinte et plus conforme à l’étymologie. Aux XIVe, XVe et XVIe siècles, alors que la peinture était à peu près exclusivement appliquée à la décoration des églises, des cloîtres, des cimetières et autres édifices sacrés, les artistes empruntaient presque tous leurs sujets aux récits de la Bible, des légendes des saints ou de la tradition. Ces récits, dans le langage naïf de ces temps, s’appelaient des histoires (istorie). On disait d’un peintre qu’il avait peint des histoires en tel ou tel lieu, manière de s’exprimer qu’on rencontre à chaque page dans Vasari. Plus tard, cette désignation s’étendit aux sujets tirés de l’histoire profane et de l’antique mythologie, à toute représentation de faits ou personnages historiques, réels ou fabuleux. Enfin on appliqua la même dénomination à des sujets tout d’imagination, et auxquels l’histoire ne fournissait absolument rien, tels que des scènes pastorales, des batailles, des allégories, des représentations emblématiques. Dès-lors la première acception du mot se perdit, et il en prit une autre, tirée, non plus de

  1. Voyez la livraison du 1er  avril.