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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN GRÈCE.

raient une éducation proportionnée à la condition de leurs parens. En 1828, des missionnaires américains fondèrent les premières écoles de jeunes filles dans la ville d’Athènes, encore soumise à la domination turque, et dans d’autres localités. À l’avénement du gouvernement royal, on sentit qu’il fallait d’abord former des institutrices. En conséquence, dès l’année 1834, immédiatement après l’organisation de l’école normale primaire, le gouvernement royal fonda à Athènes, dans le pensionnat de mistress Hill, douze bourses pour l’instruction de jeunes personnes destinées à remplir plus tard les fonctions d’institutrices ; il détermina en même temps une jeune dame, Mme Hélène Pitadakis, qui venait de terminer de bonnes études dans le pensionnat de mistress Hill, à accepter la direction d’une école communale de jeunes filles fondée à Nauplie par les soins et aux frais de l’état. Le gouvernement vint aussi en aide à une autre institution créée dans la même ville pour l’instruction supérieure des jeunes filles, par Mme Volmérange, Française établie en Grèce ; il y fonda également des bourses pour l’éducation gratuite d’un certain nombre de jeunes personnes. Enfin cette institution, transférée à Athènes, fut confiée, après le départ de Mme Volmérange, aux soins éclairés de Mme Pitadakis, et le gouvernement en prit l’administration et l’entretien entièrement à sa charge. Ces pensionnats et ces bourses furent placés sous la surveillance supérieure du directeur de l’école normale, et aussitôt que les élèves, instruits de cette manière aux frais de l’état, avaient terminé leurs études et soutenu honorablement l’examen exigé, le directeur proposait au gouvernement d’ériger une école de jeunes filles dans une des communes du royaume, et de la mettre sous la direction de la jeune institutrice qui avait subi l’épreuve. Voilà comment s’établirent successivement dans la Grèce les écoles de jeunes filles qui existent aujourd’hui. Cependant cette partie de l’instruction publique réclamait encore les plus grands soins, et le besoin d’un règlement général se faisait surtout de plus en plus sentir. Dans cet état de choses, le directeur actuel de l’école normale primaire, M. Kokkonis, eut l’heureuse idée de fonder une société destinée à favoriser l’instruction élémentaire en général, et particulièrement l’éducation des filles. Son but principal était, si l’on pouvait réunir des souscriptions suffisantes, de créer une sorte d’école préparatoire destinée à former des institutrices, à laquelle serait adjointe une école pratique d’enseignement. Ce projet obtint le plus grand succès. La société fut confirmée par le roi le 28 août