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classe, et sous la condition qu’avant l’expiration de deux années ils se représenteraient devant la commission d’examen : alors seulement, s’ils faisaient preuve des connaissances nécessaires, ils pourraient recevoir leur nomination définitive ou un avancement proportionné à leur capacité. Le reste des instituteurs fut congédié, sauf quelques-uns qui ne possédaient, il est vrai, que peu de connaissances, mais qui, ayant fait paraître de bonnes dispositions et du zèle, furent placés aux frais de l’état dans l’école normale pour y perfectionner leur pratique de l’enseignement.

En même temps que le gouvernement posait ainsi les bases de l’instruction primaire, il pourvoyait avec un zèle égal à l’organisation de l’enseignement supérieur. Ceux qui étaient aptes à cet enseignement se trouvaient alors pour la plupart hors du royaume. Le gouvernement les fit inviter à venir remplir les postes qui allaient vaquer dans les gymnases et dans l’université. Mais, pour que la jeunesse studieuse ne fût pas, en attendant, tout-à-fait dépourvue d’enseignement supérieur, et aussi pour former des étudians propres à entrer dans l’université future, le gouvernement établit dès-lors à Égine un gymnase, qui fut transféré plus tard à Athènes, et mit à sa tête M. Gennadios, entouré de quelques professeurs capables. Bientôt un autre gymnase fut fondé à Nauplie, et à chacun des deux vint se joindre, comme accessoire, une école hellénique destinée à servir de modèle à ce genre d’établissement. Quant aux autres gymnases et écoles helléniques, ainsi qu’à l’université qui devait s’ouvrir le 1er  octobre 1834, on résolut d’attendre le résultat des invitations qui avaient été expédiées, et de se borner pour le moment à préparer les ordonnances que ces institutions rendraient indispensables.

On en était encore à ces préparatifs, quand un changement dans le personnel de la régence retarda pour long-temps l’exécution de ce projet. Cependant, de loin en loin, plusieurs écoles helléniques s’établirent successivement, et l’on attendait avec une impatience toujours croissante l’établissement de l’université, lorsqu’enfin en 1837 les ordonnances y relatives parurent subitement. Quelques jours après, le roi, qui revenait alors en Grèce avec sa charmante femme, débarquait au Pyrée ; il confirma avec joie l’établissement d’une institution dont il voulait depuis long-temps doter le pays.

Ainsi fut achevé l’édifice de l’instruction publique en Grèce. Le couronnement de cet édifice, l’université, reçut une existence légale. Cependant il y avait encore beaucoup à faire pour que la loi fût une réalité. Parmi les professeurs, un petit nombre seulement avaient