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SITUATION FINANCIÈRE DE LA FRANCE.

l’association, exécuter les chemins de fer avec les épargnes prélevées par les classes laborieuses sur le salaire de chaque jour, ce serait presque réaliser le beau idéal d’une situation dont la France n’a connu jusqu’ici que les inconvéniens et les ennuis.

BUDGET.

Nous venons d’exposer l’état de nos finances tel qu’il paraît devoir être à la fin de 1843. Il en résulte que le découvert du trésor sur les dépenses ordinaires sera de 230 millions. Quant aux dépenses extraordinaires, celles que l’on se propose de couvrir par les ressources de la dette flottante et par l’emprunt, elles s’élèvent à 645 millions. Voyons maintenant ce que le budget de 1844 doit ajouter à ce découvert ou en retrancher.

« Les crédits qui vous sont demandés pour le service ordinaire du budget, dit M. le ministre des finances[1], s’élèvent à 1,281,013,710 fr. Les évaluations de recettes montent seulement à 1,247,228,366 fr., d’où résulte, sur le service ordinaire, un découvert de 33,785,344 fr.

« En réunissant aux recettes et aux dépenses les 80 millions à prendre sur l’emprunt, et aux dépenses les 43,500,000 fr. des chemins de fer, on arrive à un total général de 1,406,513,710 fr. pour les dépenses, de 1,327,228,366 fr. pour les recettes, d’où 77,285,344 fr. à demander à la dette flottante. »

Nous avons séparé, dans nos appréciations, le domaine de l’extraordinaire des charges annuelles du budget. Nous persisterons dans cette méthode, en nous bornant à faire remarquer que, si les chambres sont appelées à voter dans la présente session les fonds nécessaires à l’exécution d’une ou deux grandes lignes de chemins de fer, les besoins de l’extraordinaire pourront s’augmenter d’au moins 100 millions et s’élever ainsi à 750 millions, nouvelle charge pour la dette flottante dans le système du gouvernement.

Quant au budget ordinaire de 1844, qui présente dès son ouverture un déficit de près de 34 millions, on peut raisonnablement admettre, ainsi que nous l’avions déjà fait pressentir, que les crédits supplémentaires, dont les ministres ne sont pas avares, le porteront avant la fin de l’année à 60 millions. L’évaluation des revenus pour 1844 a été basée sur les recettes de 1842. Or, il est assez probable

  1. Voir le budget de 1844, page 26