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GOETHE
ET
LA COMTESSE STOLBERG.

GOETHE’S BRIEFE AN DIE GRÄFIN AUGUSTE
ZU STOLBERG[1]

Il existait au XVIIIe siècle un sentiment que nous ne connaissons plus aujourd’hui : on avait alors avec une femme d’esprit une liaison tout intellectuelle, épistolaire, si je puis m’exprimer ainsi, et cela sans que personne songeât à le trouver mauvais, pas même le mari, qu’on admettait tout le premier dans les secrets de la correspondance. C’était un attachement qu’on ne définit guère, de l’amitié si l’on veut, mais plus tendre et plus chaleureuse, de l’amour qui prétendait n’être que de l’amitié, quelque chose enfin qui rappelait la chevalerie dans le monde de l’intelligence. On tenait journal l’un

  1. Un vol.  in-18, Cotta, Stuttgard.