donner vingt coups de poing à Raymond : voilà tout ce que je vous promets.
Le Commissaire. — Ah ! ah ! Eh bien ! un bon averti en vaut deux ; je consens à payer les vitres que vous casserez cette nuit. Raymond, dénoncez-moi votre procès-verbal.
Raymond. — Monsieur le commissaire, je n’ai rien de plus à dire que ce que je vous ai dit.
Le Commissaire, écrivant. — Et vous, l’ami.
L’Homme au Bâton. — Moi de même, monsieur le commissaire.
Le Commissaire, écrivant. — Antérieurement, vous n’avez jamais eu de différend ni de discussion avec cet homme ?
L’Homme au bâton. — Je ne l’ai jamais vu de ma vie.
Le Commissaire, écrivant. — Vous ne l’avez pas provoqué de votre fenêtre ?
L’Homme au bâton. — La fenêtre était fermée ; je travaillais dans le fond de la chambre, quand une pierre a brisé un carreau et est venue tomber presque sur moi.
Le Commissaire. — C’est bien. (Lisant.) Le samedi 22 juin 18.., ont comparu devant nous, commissaire de police du quartier de …, le sieur Raymond, agent de la force publique, et le sieur … Comment vous nommez-vous ?
L’Homme au bâton. — Wolgan.
Le Commissaire. — Et le sieur Wolgan, qui nous ont attesté que le sieur … Vous vous appelez ?…
Seeburg. — Paul Seeburg.
Le Commissaire. — Que le sieur Paul Seeburg avait vers … Quelle heure était-il, Raymond ?
Raymond. — Pas bien loin de trois heures.
Paul Seeburg. — Il n’était que deux heures et demie.
Raymond. — Trois heures moins un quart.
Seeburg. — Deux heures et demie ; je ne signerai pas le procès-verbal si on y insère des circonstances fausses.
Le Commissaire. — Êtes-vous bien sûr de l’heure, Raymond ?
Raymond. — Il est possible que ma montre avance un peu.
Seeburg. — Votre montre ! elle avance horriblement.
Raymond. — Cela m’étonne ; je l’ai remise ce matin à l’Hôtel-de-Ville.
Seeburg. — Vous l’avez remise, donc elle n’allait pas bien, donc c’est une patraque. Écrivez, monsieur le commissaire, que la montre