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FEU BRESSIER.

SECONDE PARTIE.[1]

XVI.
FRÉDÉRIC MORNAUD À LOUIS DE WEIRSTEIN.

« Comment, Louis, n’as-tu pas plus de constance dans tes résolutions ? J’apprends par hasard que ton mauvais génie est encore avec toi. Ne le connais-tu donc pas, ou as-tu découvert en lui quelque précieuse qualité qui nous ait échappé à tous jusqu’à présent ? Quel charme peut donc avoir pour toi la société d’un garçon qui n’a ni cœur ni esprit, si ce n’est quand il répète tes mots, qui ne peut t’amuser, qui ne mérite pas ton intérêt, et qui ne t’aime pas ? Dix fois déjà tu l’as secoué comme un cheval secoue un taon qui le gêne. Pendant tout le temps qu’il ne vit pas à tes dépens, il va vivre avec d’autres et se plaint de toi, parle de ton peu de reconnaissance pour les services qu’il t’a rendus, met en circulation sur toi et sur tes bizarreries mille contes saugrenus. C’est sa manière de payer son écot

  1. Voyez la livraison du 1er octobre.