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ESQUISSES DE MŒURS POLITIQUES.


Scène XIX.

LES MÊMES, LE MINISTRE.
LE MINISTRE.

Donnez-moi cette liasse, je signe de confiance. N’allez pas placer ma démission sous ma plume.

LE PRÉFET.

Ah ! monsieur le ministre !

LE MINISTRE, en riant.

Il en serait bien capable ; mais je le surveille. (Il signe sans lire.) Ainsi, monsieur le préfet, vous avez entendu mes instructions. Ne négligez rien pour que le gouvernement du roi soit populaire et respecté ; montrez-vous juste et impartial dans tous les actes de votre administration, actif surtout. Que jamais une affaire n’éprouve de retard. On ne sait pas combien l’administration se compromet par ses lenteurs. Écrivez souvent et consultez-moi toutes les fois que vous en éprouverez le besoin. Ne craignez pas de mettre à contribution l’expérience de mes bureaux : mes réponses ne se feront jamais attendre. Vous voyez mon activité à les expédier.

LE PRÉFET.

Votre excellence peut être assurée que je me conformerai strictement aux instructions qu’elle daigne me donner.

(Il regarde en souriant le secrétaire-général.)
LE MINISTRE.

Vous avez peu d’instans à vous, je ne vous retiens pas davantage.

(Le préfet sort.)

Scène XX ET DERNIÈRE.

LE MINISTRE, LE SECRÉTAIRE-GÉNÉRAL.
LE MINISTRE.

Pour le coup, j’espère qu’on ne nous dérangera plus. Indiquez-moi seulement les affaires qui présentent quelque difficulté. De cette façon, nous irons plus vite.

L’HUISSIER, à la porte, à haute voix.

Le déjeuner de son excellence est servi.