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REVUE DES DEUX MONDES.
Prix du blé. Droit mobile acutel. Droit mobile ancien.
65 7 21 8
64 8 22 8
63 9 23 8
62 10 24 8
61 11 25 8
60 12 26 8
59 13 27 8
58 14 28 8
57 15 29 8
56 16 30 8
55 17 31 8
54
18
32 8
53 18 33 8
52 19 34 8
51 20 35 8

Ainsi, dans la loi de 1828, quand le blé était à 73 shellings le quarter (environ 3 hectolitres), le droit sur l’importation du blé étranger était de 1 shelling ; et quand le prix descendait à 51 shell., le droit montait de son côté jusqu’à 35 shell. L’échelle flottait donc entre 1 et 35. Dans la loi de 1842, le minimum du droit est aussi 1 shell., mais le maximum s’arrête à 20, représentant ainsi un dégrèvement de 15 shell.

Sous l’ancienne loi, comme on peut le voir encore dans le tableau, quand le prix du blé était de 67 shell., les spéculateurs réalisaient un bénéfice de 2 shell. de réduction s’ils pouvaient le faire monter à 68, un bénéfice de 3 shell. pour la hausse de 69 à 70, et enfin de 4 shell. pour la hausse de 71 à 72. C’étaient ces facilités données à la spéculation qui amenaient ces fluctuations énormes, causes alternatives de ruine pour le producteur et pour le consommateur.

Dans la loi nouvelle, la hausse et la baisse s’opèrent avec une lenteur et une régularité beaucoup plus uniformes. L’échelle mobile est maintenant exempte de ces sauts, de ces bonds d’un chiffre à un autre, qui poussaient au jeu et à l’agiotage, et, à de certains degrés, elle est fixée par deux pauses, deux temps d’arrêt qui mettent un frein aux fluctuations factices. Ainsi, quand le blé est à 52 shell., le spéculateur est obligé d’attendre qu’il soit à 55 avant d’obtenir une réduction de 1 shell. sur le droit ; et quand le prix est à 66, il faut qu’il monte à 69 avant que le droit soit encore réduit de 1shell. Ces deux pauses ne représentent-elles pas une application, dans d’étroites