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CONVENTION COMMERCIALE
ENTRE
LA FRANCE ET LA BELGIQUE.

Depuis que l’intérêt industriel et commercial est devenu le premier intérêt des nations, les questions de tarifs sont devenues à leur tour des questions vitales, brûlantes, les véritables questions internationales de ce temps-ci. Une simple ordonnance royale qui élève ou abaisse de quelques centimes un droit de douane, et qui passe à peu près inaperçue dans le Moniteur, a quelquefois plus d’importance réelle que les plus grandes démonstrations diplomatiques, et les Anglais, qui sont d’excellens calculateurs, le savent parfaitement. Aussi se sont-ils vivement émus de l’ordonnance du 26 juin sur les fils de lin et de la convention du 16 juillet avec la Belgique. Il faut louer le gouvernement français de n’avoir pas craint, en cette occasion, de se brouiller avec l’Angleterre.

Il est facile de comprendre, même quand on ne s’occupe pas de ces sortes de questions, quelle doit être l’importance commerciale des fils de chanvre et de lin. Ces fils servent à faire des tissus d’un usage très général. La toile est en quelque sorte pour tout le monde un objet de première nécessité. Une grande partie du linge de corps, le linge de table presque tout entier, sont en toile. Depuis la propagation des tissus de coton, la toile paraît un peu moins employée qu’auparavant, mais elle n’en est pas moins restée un besoin à peu près universel. Aussi, tout ce qui se rattache aux fils de chanvre