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POÉSIES.

Sur ce bijou des mers penche en riant ta joue,
Et fermant tes beaux yeux recueilles-en les bruits.


Si dans les mille accens dont sa conque fourmille
Il en est un plus doux qui vienne te frapper
Et qui s’élève à peine au bord de la coquille
Comme un aveu d’amour qui n’ose s’échapper ;


S’il a pour ta candeur des terreurs et des charmes,
S’il renaît en mourant presque éternellement,
S’il semble au fond d’un cœur rouler avec des larmes,
S’il tient de l’espérance et du gémissement,


Ne te consume pas à chercher le mystère !
Ce mélodieux souffle, ô mon ange ! c’est moi.
Quel bruit plus éternel et plus doux sur la terre
Qu’un écho de mon cœur qui m’entretient de toi ?

Paris, 23 mars 1842.


Alphonse de Lamartine.