et ne vit rien. Son magnétiseur assura que c’était extraordinaire ; mais il fut le seul de son avis.
La clôture du concours Burdin ayant eu lieu le 1er octobre 1840, cet honorable académicien alla reprendre chez Me Haylig ses 3,000 fr., et la grande question de la vision somnambulique reste encore pendante.
Passons maintenant aux dogmes magnétiques.
La doctrine communément reçue aujourd’hui par la majorité des magnétistes peut se résumer brièvement comme il suit :
L’homme peut agir matériellement à distance, et sans l’intermédiaire d’aucun moyen physique ou mécanique, sur les autres êtres de son espèce, et en général sur tous les corps, par la seule force de sa volonté ou de certains gestes. La réalité de cette faculté est un fait d’expérience.
Cette action s’exerce au moyen d’un fluide invisible, impalpable, d’une subtilité extrême. Ce fluide ne paraît être ni l’électricité, ni le calorique, ni aucun des impondérables connus. On peut le considérer soit comme une modification du fluide universel qui pénètre tous les corps, soit comme un fluide particulier propre à l’organisation animale, et dans ce dernier cas, qui est le plus probable, il n’est autre chose que le fluide nerveux. On l’appela magnétique parce que plusieurs de ses effets ont de l’analogie avec ceux de l’aimant.
L’homme a la faculté de disposer de ce fluide, de lui imprimer des mouvemens, de le projeter au dehors avec une force et dans une direction déterminées, de l’accumuler et de le fixer dans des corps par sa seule volonté aidée de quelques mouvemens.
L’action magnétique exercée par un homme sur un autre homme donne lieu à des effets de diverse nature. Il peut produire simultanément, successivement, ou isolément, 1o des phénomènes physiologiques généraux, tels que des sensations de froid ou de chaud, des mouvemens nerveux plus ou moins violens, des variations dans la circulation et autres du même ordre ; 2o des modifications purement médicatrices ; 3o un état physiologique et psychologique spécial qui est le sommeil magnétique, le somnambulisme.
Jusqu’ici ce système ne paraît pas au premier abord différer sensiblement de celui de Mesmer ; mais en réalité, il est tout autre. La théorie de Mesmer était entièrement physique, celle-ci est physiologique. L’agent magnétique mesmérien était soumis aux lois mécaniques et passives du mouvement ; l’agent magnétique moderne en est indépendant et paraît participer à la spontanéité de la vie orga-