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talistes étrangers ; maintenant, une grande partie est entre les mains de rentiers napolitains.

L’impôt revient environ à dix-huit ou vingt francs par tête. C’est la moitié de ce qu’il est en France. Je crois que le revenu moyen est égal aussi à la moitié de ce qu’il est chez nous ; le rapport de l’impôt au revenu serait donc à peu près le même. Les dépenses publiques sont réparties aussi d’une manière analogue, excepté pour la liste civile, qui est proportionnellement beaucoup plus forte que chez nous. Les travaux publics sont exécutés par une direction générale des ponts-et-chaussées. Il y a encore beaucoup à faire sous ce rapport dans le royaume de Naples. On travaille cependant depuis plusieurs années plus qu’on n’a jamais travaillé. Aux portes de Naples, on manquait de route pour aller à Sorrente ; une voie magnifique est maintenant ouverte le long de la courbure du golfe, et doit se prolonger jusqu’au cap qui regarde Capri. Une autre route, qui n’est pas encore achevée, fait le tour du Pausilippe. Dans les provinces, d’autres moyens de communication et des travaux de tout genre se terminent ou se préparent. Il résulte d’un livre publié en 1839 par le président actuel du conseil des ministres, qu’il a été exécuté depuis le 1er juin 1815 jusqu’à la fin de 1837, tant par le trésor royal que par les provinces et les communes, pour 42 millions de ducats, ou 185 millions de francs, de travaux publics. Ce serait environ 8 millions de francs par an.

Avant l’avénement du roi actuel, le gouvernement publiait annuellement un tableau abrégé du budget. Ferdinand II a supprimé cette publicité, quelque restreinte qu’elle fût. Il est donc impossible de savoir avec précision quel est aujourd’hui le véritable état des finances napolitaines. Il est cependant très probable qu’elles sont prospères. Le déficit qui existait tous les ans, avant 1830, entre les dépenses et les recettes, était déjà, en 1835, considérablement diminué. On peut supposer qu’il est aujourd’hui entièrement comblé. Cette suppression de publicité étonne de la part d’un prince aussi bien intentionné que le roi. Son gouvernement ne peut que gagner à faire connaître ce qu’il fait. Il en est de même de la banque des Deux-Siciles, qui ne publie rien de ses opérations, et qui en fait cependant de très importantes. M. Fulchiron dit que des évaluations approximatives portent à 110 millions de francs la quotité en circulation des reconnaissances de cette banque, somme à peu près égale au chiffre total du budget. Quand une banque fonctionne avec cette énergie,