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traiter et conclure avec ladite majesté ou avec ceux de son conseil, qu’il lui plaira commettre pour cet effet, ce qu’ils jugeront nécessaire pour le service et le bien de cet état, leur donnant pour cet effet, et à chacun d’eux, pleine autorité et puissance, promettant de tenir pour bon, ferme et stable, ce qui sera par eux tous, ou par quelqu’un d’entre eux, ainsi négocié, traité et conclu, et d’en faire expédier nos lettres d’agrément et de ratification en bonne et due forme.

« Fait dans notre assemblée, sous notre grand sceau, à La Haye, le 26 juin 1672.
« Signé : Wassenaer.

« Par ordonnance desdits seigneurs États-Généraux,
loco graphiarii,

« Signé : J. Spronssen.[1]. »


M. de Groot partit le 27 juin pour retourner près du roi. Il passa par le quartier du prince d’Orange à Bodegrave, et ce prince, auquel il montra son plein pouvoir, se laissant cette fois entraîner à la faiblesse générale, demanda aux États-Généraux l’autorisation de négocier dans son intérêt particulier, et de solliciter une sauve-garde pour ses terres, principalement pour sa seigneurie et sa ville de Grave[2]. M. de Groot rejoignit à Rhenen MM. de Guent et d’Odyck, car M. Eeck, désavoué par les États de Groningue dont il était le député, s’était retiré à Amsterdam. Le 29 juin ils présentèrent leur plein pouvoir aux deux ministres de Louis XIV. La négociation fut aussitôt entamée. Les députés hollandais demandèrent pour leur pays la conservation de son système politique, de sa religion, de sa souveraineté, et ils offrirent au roi de France la cession de Maëstricht, avec ses dépendances, six millions de livres pour les frais de la guerre, et même quelques places de la généralité[3].

M. de Louvois reçut ces offres avec beaucoup de hauteur. Il demanda dédaigneusement si Maëstricht, que les États-Généraux auraient cédé pour ne point s’exposer à la guerre, leur paraissait une compensation suffisante des trois provinces que le roi avait déjà conquises, et des prétentions qu’il avait sur les autres. Les députés abattus offrirent alors toutes les villes de la généralité en Brabant et

  1. Basnage, Annales, etc., t. II, p. 245.
  2. Page 140 du vol. XXVI, au dépôt des affaires étrangères. — Voir aussi Basnage, Annales, etc., t. II, p. 245-246.
  3. Page 142 du vol. XXVI, au dépôt des affaires étrangères.