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nent pas à diriger les travaux dont nous venons de parler : ils ne cessent de faire paraître individuellement des travaux historiques dignes d’intérêt. M. Balbo, qui s’est occupé d’objets très variés, a commencé une histoire d’Italie dont il n’a publié que deux volumes. Il a traité en une série d’opuscules les questions les plus difficiles de l’histoire du moyen-âge, et il a fait paraître une vie de Dante. M. Vesme, dont les recherches ont été couronnées par l’Institut de France, est l’auteur d’un excellent ouvrage sur les vicissitudes de la propriété en Italie. M. Sclopis, jurisconsulte distingué, a commencé la publication d’une histoire de la législation en Italie, dont on désire voir la continuation. M. Sauli, qui prépare, à ce qu’on dit, un grand travail sur l’histoire littéraire du Piémont, a donné, sur les colonies des Génois en Orient, un ouvrage qui n’est pas connu en France autant qu’il devrait l’être. M. de la Marmora et M. Manno ne cessent de s’occuper de l’histoire de la Sardaigne, et cette île est devenue récemment l’objet d’autres publications intéressantes. Nous devons interrompre ici une énumération qui deviendrait fort longue si nous tentions de mentionner tous les travaux de MM. Peyron, Gazzera, Petitti, Saluzzo, Cibrario, Promis, Provana, et des autres savans piémontais qui se livrent aux recherches historiques avec une si louable ardeur. Nous nous bornerons à faire ici une remarque qui est tout à l’honneur du Piémont : ces écrivains, fort connus en Italie, appartiennent presque tous aux premières familles du pays, et, en travaillant, n’obéissent qu’au besoin de cultiver les lettres.

Ce qu’on fait à Turin avec le secours du gouvernement, on vient de le tenter en Toscane à l’aide d’associations de particuliers. Il serait fort difficile de trouver un autre pays aussi riche en chroniques, en mémoires, en pièces historiques de toute espèce. Pendant long-temps, dans presque toutes les familles de Florence, il y eut des registres où, de génération en génération, on inscrivait les évènemens de famille, ainsi que les faits les plus importans de l’histoire contemporaine ; ces manuscrits dont il existe encore un nombre très considérable, ont mérité souvent les honneurs de l’impression, et récemment encore le marquis Rinuccini a fait publier un de ces anciens journaux de famille qui contient des documens fort intéressans. Les archives de Florence sont nombreuses et importantes : les pièces les plus curieuses sont dans les archives des Médicis, où l’on a disposé dans un ordre admirable les correspondances et les actes de toute sorte, relatifs à l’histoire de Florence et à la famille des Médicis depuis le duc Alexandre jusqu’au moment où cette famille cessa