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ministration qui a si peu duré. J’ai cru le devoir à mon pays, à l’Université, à moi-même. J’ai voulu placer les réformes que j’ai entreprises sous la protection de l’opinion des juges compétens en France et en Europe. Pourquoi ne le dirais-je pas ? Je suis, je l’espère, au-dessus de tout soupçon de regretter le pouvoir ; mais, en achevant ce récit, en posant ici la plume, il me semble que je quitte de nouveau, et avec un sentiment que je n’essaie pas de dissimuler, ce corps illustre qui est pour moi une seconde patrie dans la grande patrie, où je suis entré comme simple élève de l’école normale dans les premiers jours de 1810, où j’avais conquis lentement un avancement légitime, auquel depuis dix années, comme membre du conseil royal et directeur de l’école normale, je rapportais presque toutes mes pensées, que j’ai un moment dirigé avec ce sérieux dévouement qui sert et ne flatte pas, et que j’aimerai et continuerai de servir pendant toute ma vie, dans toutes les fortunes que me fera la divine Providence.

À la Sorbonne, 20 janvier 1841.
V. Cousin.