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rieure à prendre le nom d’écoles intermédiaires, comme les établissemens compris sous le titre général d’instruction secondaire sont appelés colléges ; accorder un assez libre développement à ces écoles selon les besoins et les ressources des localités, comme le dit la loi elle-même, afin qu’elles s’élèvent au-dessus des écoles élémentaires et prennent le rang spécial qui leur appartient ; tout en leur maintenant le caractère d’instruction générale propre à tous les citoyens, quelle que soit plus tard leur vocation, admettre déjà dans ces écoles quelques annexes professionnels, industriels, commerciaux, ce qui les sépare plus fortement encore et de l’école élémentaire et du collége ; 3o  en général, fixer à trois ans l’étendue du cours, et s’appliquer à bien graduer l’enseignement de ces trois années ; n’admettre dans la première année que d’après un examen constatant que l’élève possède à peu près l’instruction primaire élémentaire ; établir des examens et des prix entre le passage d’une année à l’autre ; donner quelque solennité à ces distributions de prix ; enfin employer le plus possible pour l’enseignement les professeurs ou régens des colléges royaux ou communaux, avec une indemnité convenable pour traitement, ce qui est à la fois un moyen d’économie pour la ville et un élément de dignité pour l’école.

Je visitai moi-même l’école primaire supérieure de Paris, rue Neuve-Saint-Laurent, dans le 6e arrondissement, et un examen attentif me convainquit qu’elle pouvait servir de modèle à tous les établissemens de cette sorte ; j’en envoyai le prospectus, modifié dans un sens un peu plus universitaire, à toutes les académies du royaume ; je réclamai avec force auprès de la ville de Paris une école semblable pour chaque arrondissement, et j’obtins l’assurance que bientôt ou essaierait d’en établir une dans le 11e arrondissement. Avec l’école de Paris, celle de Caen, autant que j’en puis juger par le rapport du digne recteur de cette académie, peut être proposée en exemple à toutes les villes du royaume.

Telle était l’œuvre à laquelle je m’étais attaché dans l’instruction primaire. Puisse un autre l’accomplir, et la France un jour posséder réellement une institution qui a fait tant de bien en Allemagne et en Hollande !

Mais je me hâte d’arriver à l’objet principal de mes efforts, le perfectionnement de l’instruction secondaire et de l’instruction supérieure. Il ne s’agit plus ici de projets commencés et inachevés, mais de travaux conduits à leur fin.

Dans l’instruction secondaire, un but a sans cesse été devant mes