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LE
THÉÂTRE EN ITALIE.

III.
Les Théâtres napolitains. — Scaramouche et Pulcinella.

Le seul moyen d’être nouveau en parlant de l’Italie, c’est de décrire ce que l’on a vu, et de dire ce qui est. Quoi de plus différent, par exemple, que Naples aujourd’hui et Naples il y a vingt ans ? Que sont devenues ces légions de lazzaroni demi-nus ou pittoresquement drapés dans un misérable haillon, couchant sur le pavé ou vivant dans leur panier d’osier, comme Diogène dans son tonneau ? Les germes de civilisation que les Français avaient déposés sur cette terre féconde ont fructifié. Les gens du peuple ont appris à connaître le prix du temps, et même le prix du travail. Ils se sont aussi décidés à se vêtir. Le climat n’est plus le même, disent-ils, car ils sont encore de trop bonne foi et trop près de la nature pour s’avouer qu’ils avaient honte de leur nudité. Ce commencement de réforme dans le costume a profondément altéré cette physionomie originale que devait Naples à la combinaison de la civilisation la plus avancée et de l’état sauvage. Les