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L’HINDOUSTAN. — AFFAIRES DE CHINE.

2o Princes indépendans dans l’administration intérieure de leurs états, mais non dans le sens politique.

3o Princes dont les états sont gouvernés par un ministre choisi par le gouvernement anglais et placé sous la protection immédiate du représentant ou agent de ce gouvernement, qui réside à la cour du souverain nominal.

4o Princes dont les états sont gouvernés en leur nom par le résident anglais lui-même et les agens de son choix.

L’expérience a déjà prouvé que, de ces quatre modes de gouvernement, les deux derniers, malgré leurs imperfections, sont ceux qui, dans les circonstances actuelles, présentent le plus de garanties pour le maintien de l’ordre public, et qui doivent amener à la longue, sans efforts et sans secousses, des modifications favorables au développement de la civilisation, et conséquemment au bonheur des peuples. Il paraît donc extrêmement probable que tôt ou tard les divers états soumis à l’influence immédiate du gouvernement de la compagnie se rangeront dans l’une ou l’autre de ces catégories. Toutefois le pouvoir protecteur ne marche vers ce but qu’avec sa lenteur et sa prudence accoutumées. Avec la prétention de ne rien négliger de ce qui doit amener au fond cette rénovation générale, les formes sont soigneusement respectées. La religion, les habitudes locales, les prérogatives de la caste et du rang, sont entourées de respects et d’égards. Les principaux chefs, les familles souveraines, sont inviolables dans leurs personnes et affranchis de la juridiction des cours, excepté dans les cas de quelque importance politique. Les chefs d’un ordre inférieur sont traités avec la considération et les ménagemens indiqués par les usages du pays, et on ne peut les forcer à comparaître en personne dans aucune action civile ; mais le gouvernement suprême se réserve le droit de les priver de leur liberté ou de saisir leurs domaines, quand des raisons d’état ou l’infraction violente des obligations contractées réclament l’adoption de ces mesures de rigueur.

On peut énumérer aujourd’hui environ deux cent vingt royaumes, principautés et fiefs principaux, dépendans ou tributaires de la compagnie, sans compter une infinité de petits princes ou chefs secondaires qui ont des relations plus ou moins directes avec le gouvernement suprême.

Considérés sous le rapport des sectes religieuses auxquelles ils appartiennent ou sous celui de leur origine, les princes ou chefs dépendans de quelque importance se rangent sous les dénominations suivantes :