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votait pour déterminer l’ordre de présentation. La liste des candidats, une fois arrêtée, était portée devant l’Institut, qui, un mois après la présentation, procédait en corps à l’élection ; cette organisation, où l’on pourrait remarquer plusieurs dispositions utiles[1], ne subsista pas long-temps. Le premier consul Bonaparte qui, comme on le sait, n’aimait pas l’idéologie, abolit la classe des sciences morales et politiques, et divisa l’Institut en quatre classes[2] qui correspondaient aux académies détruites par la révolution. La classe des sciences physiques et mathématiques, et celle des beaux-arts furent seules divisées en sections : la déclamation fut exclue de l’Institut, et l’on y introduisit la navigation et la gravure, qui d’abord avaient été oubliées[3]. Les liens qui attachaient les différentes classes de l’Institut se relâchèrent alors ; les élections ne se firent plus en commun, et les séances générales, qui avaient lieu autrefois tous les mois, furent réduites à quatre par an[4]. Mais la modification la plus

  1. L’Institut devait nommer tous les ans vingt citoyens chargés de voyager en France et à l’étranger aux frais de la république et de faire des observations relatives à l’agriculture. La durée de leur voyage était de trois ans, et ils devaient correspondre avec l’Institut. On les choisissait successivement dans tous les départemens. Six membres de l’Institut étaient également choisis chaque année pour voyager ensemble ou séparément, dans le but de faire des recherches sur les diverses branches des connaissances humaines autres que l’agriculture.
  2. Elles s’appelèrent : 1o classe des sciences physiques et mathématiques, — 2o classe de la langue et de la littérature françaises, — 3o classe d’histoire et de littérature anciennes, 4o classe des beaux-arts.
  3. Les sections de la classe des sciences physiques et mathématiques furent mieux définies par Bonaparte que dans la première organisation, où, comme on vient de le voir, on avait réuni la physique générale et la botanique. Voici les sections établies par le premier consul, et qui subsistent encore à l’Académie des Sciences : elles se composent toutes de six membres, excepté la géographie et navigation, qui n’en a que trois. — Première classe : Sciences mathématiques. — 1o Géométrie. — 2o Mécanique. — 3o Astronomie. — 4o Géographie et navigation. — 5o Physique générale.

    Sciences physiques. — 1o Chimie. — 2o Minéralogie. — 3o Botanique. — 4o Économie rurale et art vétérinaire. — 5o Anatomie et zoologie. — 6o Médecine et chirurgie.

    Les sections qui formaient la quatrième classe étaient les suivantes : 1o Peinture, dix membres. — 2o Sculpture, six membres — 3o Architecture, six membres — 4o Gravure, trois membres. — 5o Musique (composition), trois membres.

    Le nombre des membres de cette quatrième classe a été augmenté à la restauration. L’Académie des Beaux-Arts compte actuellement quarante membres ; mais les sections sont restées les mêmes.

  4. Une des dispositions qui attaquèrent le plus l’unité de l’Institut fut celle par laquelle le premier consul permit aux membres d’appartenir à plusieurs classes à la