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LES SCIENCES EN FRANCE.

unes des autres. Avant d’aller plus loin, je vous demanderai la permission de m’arrêter un instant sur la division en sections qui est à mes yeux la plus importante parmi ces différences.

Cette division existe à l’Académie des Sciences, à l’Académie des Sciences morales et politiques, et à celle des Beaux-Arts, mais ni l’Académie française, ni l’Académie des Inscriptions ne l’ont adoptée. Pour faire bien comprendre en quoi consiste une telle différence, il faut remonter à l’organisation primitive de l’Institut, et suivre les diverses transformations qu’il a subies depuis sa création. Par la loi du 3 brumaire an IV de la république, l’Institut devait être composé de cent quarante-quatre membres résidant à Paris, et d’un égal nombre d’associés répandus dans les différentes parties de la France ; on y admettait aussi vingt-quatre associés étrangers. Il était divisé en trois classes : la première était celle des sciences physiques et mathématiques, et correspondait à l’Académie des Sciences d’aujourd’hui ; la seconde, appelée classe des sciences morales et politiques, renfermait, outre les élémens dont se compose l’Académie qui porte actuellement le même nom, certaines branches de l’érudition proprement dite ; enfin, l’Académie française, celle des Beaux-Arts et une partie de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres se trouvaient réunies sous le nom de Classe de Littérature et Beaux-Arts. Ces trois classes étaient subdivisées en vingt-quatre sections, composées chacune de six membres[1] : il y avait des séances particulières et des séances communes à tout l’Institut, qui conservait ainsi toute son unité au milieu de l’indépendance d’action nécessaire aux travaux de chaque classe ; les élections se faisaient par l’Institut réuni en assemblée générale. Quand une place était vacante, on délibérait d’abord sur la nécessité de la remplir puis, ce point une fois décidé, la section à laquelle appartenait l’académicien défunt présentait à la classe une liste de cinq candidats au moins qui était discutée et pouvait être modifiée, et sur laquelle on

  1. La première classe était divisée en dix sections, dont voici les noms : 1o  Mathématiques. — 2o  Arts mécaniques. — 3o  Astronomie. — 4o  Physique expérimentale. — 5o  Chimie. — 6o  Histoire naturelle et Minéralogie. — 7o  Botanique et Physique générale. — 8o  Anatomie et physiologie. — 9o  Médecine et Chirurgie. — 10o  Économie rurale et Art vétérinaire.

    La seconde classe comprenait : 1o  l’analyse des sensations et des idées, — 2o  la morale, — 3o  la science sociale et la législation, — 4o  l’économie politique, — 5o  l’histoire, — 6o  la géographie.

    Les huit sections de la troisième classe étaient : 1o  la grammaire, — 2o  les langues anciennes, — 3o  la poésie, — 4o  les antiquités et monumens, — 5o  la peinture, — 6o  la sculpture, — 7o  l’architecture, — 8o  la musique et déclamation.