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jaillir, au profit de l’état, de nouvelles sources de crédit. L’exposé de ce système nous oblige à remonter aux principes de la science économique. Toutes les richesses dont se compose l’avoir d’une nation, se divisent en capitaux fixes ou engagés, et en capitaux mobiles ou circulans. Les premiers, qui sont les terres, les bâtimens, les machines, ne produisent qu’un revenu essentiellement limité, sous le nom de loyer ou de fermage. Au contraire, les valeurs qui sont de nature à passer dans la circulation, comme les marchandises et le numéraire, se transformant sans cesse, s’appropriant à tous les besoins, profitant de toutes les chances favorables, ayant enfin l’énorme privilége de se multiplier par leur représentation en papier, sont d’un rapport infiniment profitable. Or, le vrai problème du crédit est de mobiliser les valeurs fixes, de leur communiquer les avantages des valeurs circulantes, tout en leur con-

    beaucoup de prise à l’arbitraire : nous croyons toutefois qu’on nous saura gré d’en offrir le résumé :

    INVENTAIRE GÉNÉRAL DES RICHESSES DE L’EMPIRE BRITANNIQUE EN 1832

    POSSESSIONS
    ANGLAISES.
    POPU-LATION. CAPITAL.
    PROPRIÉTÉ PUBLIQUE. PROPRIÉTÉ PARTICULIÈRE. TOTAL.
    Liv. st. Liv. st. Liv. st.
    Grande-Bretagne et Irlande 
    24,271,758 103,800,000 3,575,700,000 3,679,500,000
    Possessions en Europe 
    247,701 7,300,000 19,815,094 27,115,094
    id. dans l’Amérique du Nord 
    911,229 2,933,331 59,167,135 62,100,466
    id. dans les Indes occidentales 
    733,617 3,853,000 127,199,424 131,052,424
    id. dans l’Océan indien 
    1,034,046 3,733,332 23,776,449 27,509,781
    id. en Afrique 
    154,046 1,426,665 5,017,733 6,444,398
    id. en Australie 
    39,685 140,000 2,545,000 2,685,000
    id. dans les Indes orientales 
    89,577,206 15,529,243 1,595,548,111 1,611,077,354
    116,969,978 138,715,571 3,408,763,946 5,547,484,517

    « Mais, dit M. Pebrer dans un appendice, cette estimation de 1832 est déjà très insuffisante. Depuis sept ans, toutes les ramifications de la puissance anglaise se sont simultanément développées, et il n’y aurait pas d’exagérations à porter le chiffre de la population à plus de cent vingt millions d’ames, et le total des valeurs publiques et privées à 7 milliards sterling, ou 175 milliards de francs. »