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LETTRES DU NORD
ET
DU MIDI DE L’EUROPE.

LA SICILE.

iii.[1]

Je ne sais, monsieur, si vous et vos lecteurs, vous vous souviendrez d’un correspondant que vous aviez du côté de Palerme, et à qui il prend envie de vous parler aujourd’hui de la Sicile. J’écris à mes loisirs, et je vous avoue que j’en trouve peu sur les grandes routes et sur les mers où je réside souvent ; mais je n’ai pas oublié les engagemens que j’ai pris avec vous, et, pour peu que vous consentiez à accueillir des notes âgées de deux années, je vous reprendrai à la porte de Palerme où ma dernière lettre vous a laissé, et nous suivrons, si vous voulez bien, la route de Catane.

Quand nous partîmes pour cette ville, moi et mes gens, les muletiers, dans leur costume pittoresque, couvraient déjà la route. Le jour commençait à peine. Une brume de novembre venait de la mer,

  1. Voyez la Revue des 15 juillet et 1er  octobre 1838.