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tous les moyens nécessaires pour maintenir en Afrique l’honneur de nos armes, et venger la violation des traités que la France avait bien voulu sanctionner. Toute autre discussion ne peut être qu’ajournée. Le châtiment et la réparation d’abord ; ce n’est qu’après, avec une pleine liberté de moyens et d’action, que la France pourra délibérer sur le parti définitif qu’il lui conviendra de prendre relativement à l’Afrique.

On annonce aussi une discussion sur le dernier paragraphe de l’adresse. On dit que plusieurs membres de la majorité sont curieux de savoir si l’expression de gouvernement parlementaire, dont les hommes de nuances diverses et les ministres eux-mêmes s’emparent comme d’une ancre de salut, est prise par tous dans une seule et même signification. Il est sans doute permis d’être curieux, même aux hommes politiques ; mais il est en toutes choses des curiosités téméraires, imprudentes. Nous ne sommes pas frappés de l’utilité de ces débats spéculatifs. Nous ne voyons pas quel profit il peut y avoir à susciter à la tribune de subtiles controverses de théologie constitutionnelle.

Pour dire toute notre pensée, nous craignons qu’il n’y ait là quelques restes de ressentimens et de rancunes politiques que certes nous concevons mieux que personne, mais dont les effets ne seraient utiles ni aux hommes ni aux affaires du pays. L’ancienne majorité doit être satisfaite de la marche des choses ; il ne serait ni sage ni politique de la troubler ; les choses sont plus habiles que les hommes ; elles s’arrangent d’elles-mêmes. Gardons-nous de les brouiller par une intervention plus passionnée que prudente.


V. de Mars.