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Ces chambres sépulcrales étaient proportionnées à l’importance de la famille qui les avait fait creuser. Elles se composaient habituellement d’une seule pièce, et plus rarement de plusieurs salles et cabinets. Ces chambres étaient garnies de lits funéraires taillés dans le roc, sur lesquels on déposait les cadavres ; la tête reposait sur un oreiller de pierre creusé vers le centre, de manière à l’emboîter ; les pieds du lit figuraient quelquefois des colonnes, comme dans les lits d’un triclinium. Tout autour du cadavre couché, on déposait des candélabres de bronze, des vases funéraires, des urnes et des ustensiles de toute espèce.

C’est une de ces chambres sépulcrales que l’on a copiée au Vatican. À la lueur de la torche du cicérone, on découvre une petite salle de quinze pieds de long sur douze pieds de large. Sur chacun des côtés de cette salle, à droite et à gauche, sont placés des lits funéraires de grandeur moyenne, et au fond, en face de la porte, un autre lit d’une plus grande dimension, celui sans doute du chef de la famille. Des vases, des couronnes en feuilles d’or et différens autres objets sont disposés autour des lits dans l’ordre et à la place où on les a trouvés. Les couronnes sont placées, à la tête des lits, sur l’oreiller de pierre ; ces couronnes ne sont qu’ébauchées avec du clinquant. Les bijoux étaient répandus autour des corps sur les lits. Les vases sont couchés confusément sur le sol, ou suspendus au mur par des clous, ou déposés dans les niches pratiquées dans la muraille au-dessus de chaque lit, et qui ont fait donner à ces tombeaux le nom de columbaria. Les vases, jetés sur les lits et sur la terre, avaient sans doute servi à des libations après le repas des funérailles ; ceux qui sont suspendus au mur ou placés dans des niches contenaient des alimens et des parfums, et quelquefois, les cendres des morts. Ces chambres n’étaient pas voûtées, mais recouvertes de grosses pierres qu’on ne soulevait qu’à la mort d’un membre de la famille, pour donner passage au corps. On les recouvrait de terre quand le sépulcre était rempli.

Les vases funéraires sont toujours en grand nombre dans chaque chambre. Du Ier au IIIe siècle de Rome, la pompe des funérailles était extrême dans l’Étrurie comme dans le Latium, où un article de la loi des douze tables avait dû même en modérer l’abus. C’était aussi l’époque de la plus grande prospérité des Étrusques, qui ne furent

    l’existence d’une décoration visible à distance. À Norcia, sur le rocher dans lequel les tombes sont creusées, on voit un timpan avec une figure en relief d’un assez bon ciseau.